2 styles à part entière du Kung Fu Wushu
Avec l'introduction probable du Wushu aux Jeux Olympiques de 2008 en Chine,
une parfaite connaissance des pratiques de compétition est
devenue nécessaire. En effet certaines sont encore peu
développées en France et non reconnues à leur
juste valeur. Ainsi en est-il du Chang Quan et du Nan Quan.
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Un
bref historique permet de resituer l'apparition officielle de ces
techniques de poing :
- 1950 : Premières volontés
d'unification du Wushu , lors d'une grande réunion de toutes les
provinces de la Chine.
- 1953 : Création du premier festival officiel
de Kung Fu Wushu de la République Populaire de Chine.
- 1954 : Premiers cours de Kung Fu Wushu à
l'Université des Sports.
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Chang Quan
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Nan Quan
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- 1956 : Création officielle de la Section
Wushu au Centre National des Sports de Pékin (équivalent
de notre Fédération) et de 12 ligues dans les provinces.
Politique de développement du Wushu par la mise en place de
démonstrations avec classement selon le niveau de pratique.
- 1957 : Mise en place de compétitions avec des
règles établies, d'où émergent les premiers
champions reconnus. A cette occasion, est édité le
premier règlement : " Jing Saï Tao Lu " sur le Chang Quan,
le Nan Quan et le Taï Chi Quan.
Parallèlement, un deuxième livre est publié afin
de promouvoir ces disciplines, pour encourager la jeunesse à
développer un esprit sain dans un corps sain. Ce livre
décrit les pratiques de compétitions à mains nues
et avec armes, en fonction des niveaux.
A l'instauration des compétitions, le
Centre National des Sports a dû trouver des règles
communes à la multitude des styles pratiqués en Chine.
Tous les styles traditionnels du Nord ont été
regroupés sous le terme de Chang Quan et tous ceux du Sud, sous
le terme de Nan Quan. Chacune de ces deux disciplines a repris les
critères communs et les particularités pertinentes des
styles anciens concernés, pour en montrer la quintessence. Les
querelles d'écoles ainsi évincées, la
première rencontre a pu être organisée.
Ce
bref rappel montre l'inadéquation de la désignation de "
Wushu moderne ", attribuée à ces deux styles ; la
dénomination de " Tao de compétition " est plus
adaptée.
LE CHANG QUAN (haut de page)
Le terme
" Chang Quan " est très ancien. En effet, il se trouve
déjà dans un chapitre " Chan Jing Jie Yao " d'un livre de
la Dynastie Ming :Ji Xiao Xin Shu " qui décrit des techniques de
poing. Il y est raconté " qu'un grand maître de la boxe
chinoise a créé 32 formes de Chan Chuan qui perdurent
jusqu'alors ".
" Chang Quan " apparaît également au milieu de la Dynastie
Qing, sous la désignation " Taï Chi Chang Quan ", forme
comprenant 108 mouvements. A ce propos, Wang Song Yu a mis au point une
" chanson " en 13 maximes. Cette ritournelle précise que le
Chang Quan est sans cesse mouvement, comme les vagues de la mer.
Actuellement, " Chang Quan " désigne un style approprié
aux compétitions. Il réunit les différents styles
traditionnels du Nord, localisés au-dessus du Fleuve Long, dans
les régions environnant le Fleuve Jaune, dont les plus connus
sont Cha Quan, Hua Quan, Pao Quan, Dan Tui, Hong Quan, Shao Lin …
Ce style est caractérisé par des techniques de jambe
très riches, des mouvements ouverts, amples, alternant des
positions hautes et des positions basses (comme " les vagues de la mer
"), des rythmes rapides ; il dégage beaucoup de force.
Constitution du Chang Quan
Ce
style comprend :
1- Des bases, définies par des règles
- les " images " ou représentations visuelles
de poing : Chong Quan, Pi Quan, Beng Quan, Guan Quan, Za Quan
- les mouvements ou techniques dynamiques de poing : Tui, Tiao, Liao,
Pi, Kan, Ding, Beng, Gai
- les pas de base : Xi Bu, Ma Bu, Gong Bu
- les techniques de jambe (Tui Fa) : Tan (ressort), Deng (talon),
Chuai, Dian, Li He, Wai Bai, Sao (balayer)
- les techniques de lutte, blocage, saut, équilibre.
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2- Des tao lu individuels
- de forme imposée
On en compte deux, correspondant à des niveaux de pratique
différents. L'un est simplifié pour débutant ou
amateur (I Ji Quan), l'autre est plus complexe pour les
compétitions (Jia Ji Quan).
On retrouve ces deux niveaux dans les techniques à mains nues et
avec armes (sabre, épée, lance, bâton).
Chaque tao lu doit respecter une durée réglementaire.
- de forme libre
Leur composition est libre mais respecte les règles
générales en ce qui concerne le nombre de mouvements, les
catégories répertoriées de mouvements, les
règles particulières de chaque mouvement, la durée
du tao.
L'avantage de cette codification est qu'elle unifie la
pratique. Elle permet ainsi d'évaluer la qualité des
démonstrations ou des compétitions. Elle favorise
également - comme dans toute pratique sportive -
l'évolution de cette discipline dans tous les domaines :
- technique (saut, coup de pied, rapidité, virtuosité…)
- chorégraphique (composition des tao et agencement des
difficultés techniques)
- esthétique (beauté du mouvement, esprit martial),
spécialement mis en valeur dans ce style. Cet aspect attire vers
cette pratique beaucoup de jeunes qui désirent développer
harmonieusement leurs capacités physiques, plutôt que de
faire du combat.
3- Des combats combinés
Ils respectent les mêmes règles, avec des
donnés particulières pour le combat. Ils ont pour but de
montrer les applications martiales des tao lu.
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Li Zhang : main dressée
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Ping Quan : poing allongé
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Gou Shou : main en crochet
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Li Quan : main debout
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Les préceptes spécifiques
Ils
doivent être appliqués pendant la pratique et les
compétitions :
1- La main est rapide, véloce
Le poing surgit comme une étoile filante. Il est agile,
sensible, fort, leste. Tout le corps et les articulations (main,
poignet, coude, épaule) se mobilisent rapidement et en souplesse.
2- Le regard est vif comme l'éclair
Les yeux sont perçants, vifs, expressifs quant à l'esprit
martial et aux émotions. Coordonnés parfaitement aux
mouvements, ils donnent l'intention du geste, même si celui-ci
n'est pas apparent. Le cou, la tête doivent être
très mobiles.
3- Le corps est naturellement agile
La taille ondule comme un serpent pour permettre à toutes les
parties du corps de se mouvoir en un clin d'œil, dans des attitudes
d'ouverture, de repli, de recul, d'avancée, de flexion,
d'extension, d'inclinaison… Dans toutes les positions, le dos est
droit, le thorax bombé, les abdominaux et les fessiers
contractés, la taille serrée. Toutes les parties du corps
sont coordonnées entre elles.
4- Les pas sont stables
Les pas sont légers, souples, rapides. Le talon ne doit pas
décoller du sol pour conserver une bonne stabilité, tel
les racines d'un arbre. Des déplacements de qualité sont
déterminants dans l'efficacité de la technique des poings.
5- L'esprit est tonique et vigoureux
Les mouvements traduisent une énergie imposante, voire
foudroyante, comme le déchaînement de forces naturelles :
tempête, raz de marée…Le pratiquant doit être corps
et esprit dans le combat.
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6- Le Qi est maintenu dans le Dan Tian
Respirer correctement permet d'atteindre un bon niveau de pratique. Il
faut faire chuter et maintenir le Qi dans le Dan Tien pour
acquérir de l'endurance et de la tonicité. Le sportif
peut ainsi contrôler ses mouvements, sa force et sa
stabilité.
7- La force est exercée dans la dynamique du
mouvement
La force doit utiliser la mécanique naturelle des articulations
: poignet, coude, épaule et cheville, genou, hanche, soit 6 "
nœuds ", sinon elle se traduit par des raideurs, des blocages et se
révèle inefficace.
Lorsque l'action de ces 6 nœuds est parfaitement coordonnée,
elle recrute l'énergie et la concentre en un point.
8- " Gong yao zhun qing " ou qualité de la
pratique
La patience, la continuité dans le travail, la volonté
sont indispensables pour perfectionner petit à petit tous les
domaines de la pratique : résistance, technique, force, vitesse,
capacités physiques… Il est possible d'atteindre alors une
qualité de pratique aussi parfaite que " la flamme bleue ",
symbole de la matière la plus épurée.
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9- Les 4 fonctions
Pour être reconnu en tant que tel, un enchaînement de Chang
Quan doit montrer impérativement les 4 fonctions suivantes: Ti
(coup de pied), Da (frapper), Shuai (lutter), Na (bloquer).
10- Les 12 représentations
De même les tao doivent exprimer 12 images, 12
représentations :
a- " bouger comme une vague puissante "
L'enchaînement est animé par une force imposante,
précise et continue, à l'image de 10 000 chevaux au
galop, d'un déferlement de vagues…Cette force est dynamique,
rythmée comme une musique, ce qui donne une saveur
particulière aux mouvements.
b- " être calme comme la montagne "
Cette comparaison insiste sur l'importance de la stabilité lors
des mouvements, afin d' exprimer l'énergie.
c- " sauter et être habile comme un gibbon "
d- " se poser comme la pie sur une branche "
Cela exprime la légèreté, la précision et
la sûreté que doit acquérir le pratiquant.
e- " se tenir en équilibre comme un coq "
f- " être droit comme un sapin "
g- " tourner comme une roue "
h- " se courber et se détendre comme un arc ", évoquant
la force de ressort
i- " être léger comme une feuille ", en particulier dans
les sauts
j- mais aussi " lourd comme l'acier "
k- " virer comme un aigle "
i- " être rapide comme le vent "
LE NAN QUAN (haut de page)
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Le
terme " Nan Quan " est également ancien ; il est apparu il y a
environ 400 ans.
Tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, le Nan Chuan est issu de la
réunion des différents styles traditionnels du Sud,
localisés en dessous du Fleuve Long. Ils se caractérisent
par des techniques de poing très variées, beaucoup plus
développées que celles des jambes. Les mouvements sont
serrés et dégagent une énergie concentrée.
Selon les régions, les plus connus sont : |
- Canton : - Hong Jia Quan (Hungar) et Chuai Li Fo
sont les 2 styles les plus connus.
D'abord
originaires
de Fu Jian, ils se sont ensuite
développés à Canton.
- Xia Quan, Lu Jia Quan, Mu Jia Quan, Li Jia Quan
- Yong Chun (Wingchun), exporté par Bruce Lee aux Etats-Unis
- Guang Xi : Poing du Petit Tigre, Poing de la Grue
Blanche
- Fu Jian : Poing de la Grue, Poing du Chien, Poing de la technique au
sol
- Se Chuan : Seng Quan, E Mei Quan, Yue Zhao Quan, Bai Mei Quan
- Wen Zhou : Nan Quan
- Hu Bei : Poing du Vent, Poing de l'Eau, Poing du Feu, Poing des 8
Portes
- Jiang Xi : Ze men Quan, Ying Men Quan
- Zhe Jiang : Ni Fu Quan, Jing Gang Quan, Hong Zi Quan
Les bases du Nan Quan
1- Les techniques statiques ou " images "
- Techniques du doigt : * 1 doigt = Fleur d'abricot ou
1 Doigt-méditation
* 2 doigts = Ciseaux
* 5 doigts = Patte du tigre
- Techniques de la main : Poing de la double perle,
Qiang Zi Quan, Main du papillon
- Techniques de pas : Guai Bu, Gui Bu, Qi Long Bu, Pas
du simple papillon, Pas du double papillon
2- Les techniques dynamiques
- Coups de poing : Chong Quan, Pi Quan, Pao Quan
(lancer), Gai Quan (couvrir, apposer avec le dessus de la main), Bian
Quan (fouet), Zhuang Quan (heurter)
- Techniques de main : Pi (fendre), Biao (piquer), Qie
(couper), Cha (pénétrer)
- Techniques de coude : Zhuang (cogner), Ya
(écraser), Dan (lever), Ding (porter)
- Techniques de bras : Qiao (pont), Quan (faire un
cercle avec le bras), Pi Chuan (percer), Chuan Jie (couper),Jia
(blocage avec support), Gun (enrouler, dérouler), Pan (rouler
horizontalement)
- Coups de pieds : Deng (utilisation du talon, pied fléchi),
Chuai (pied horizontal avec talon), Ding (pied utilisé comme un
clou avec un mouvement sec), Gua (accrocher avec le pied), Chan
(tranchant du pied), Cai (écraser), Hu Wei Tui (lancer la jambe
avant tendue, en tournant la jambe arrière à
l'horizontale)
- Techniques de saut
- Techniques de chute
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Shuan Zhu Quan :
poing "double pearles"
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Long Zhua :
main en griffes de dragon
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Yi Zhi Mei :
un doigt (fleur d'abricot sur la branche)
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Qiang
Zhi
Quan
:
poing ave plusieurs angles d'attaque
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Les préceptes spécifiques
Tous
les styles du Sud ont en commun 8 règles qui sont
conservées dans les techniques du Nan Quan. Ce sont :
1- " Le cavalier est stable, le pont est ferme "
* Le cavalier:
De nombreux exercices débutent par l'apprentissage du " Pas de
cavalier ". Il ont pour but de tonifier les membres inférieurs
et de favoriser l'enracinement (Zha Ma). C'est pourquoi on le nomme
également " Pas des racines de l'arbre " (Zhuan Bu) .
On distingue le petit, le moyen et le grand " Pas de cavalier ". Les 5
orteils doivent crocheter le sol pour faire racine, pour être
stable comme la " Pagode de fer ". Le pratiquant est assis (Ma Bu)
comme " la montagne ". La main doit frapper lourdement, comme " une
massue de bronze ". Les pieds sont toniques, fringants comme les pattes
d'un cheval. Ce renforcement des jambes est indispensable dans la
pratique du Nan Quan.
* Le pont :
Les bras constituent un pont pour transmettre l'énergie. La "
Main du pont " est également caractéristique de ce style.
Le bras s'enroule en descendant à l'intérieur, ce que
l'on décrit comme " rouler le pont ". Le coude descend et chute
: c'est " la chute du pont ". Il faut muscler les bras et les mains
pour qu'il deviennent fermes et durs comme l'acier. Le pratiquant
acquiert une force interne et externe.
" Le Pas de cavalier est stable, le Pont est ferme, alors vous pouvez
attaquer en toute sécurité ". Tel est le principe de base
du Nan Quan.
2- Le dos est ferme et arrondi transversalement, les
épaules sont abaissées, sorties et
légèrement serrées en avant
Cette position favorise la respiration. Le thorax est
vide et garde l'énergie comme une éponge. Cela permet au
" Jing ", force explosive, conjugaison de toutes les forces
recrutées dans le corps par l'énergie, de se propager
dans les bras.
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3- Le cou est droit, le thorax est arrondi
Le cou est tenu droit, le menton à peine
rentré, sans raideur .Le thorax est un peu ramassé et
montre un aspect légèrement concave et vide. Ces 2
éléments sont essentiels pour réunir les forces
provenant de toutes les parties du corps. Le Qi peut descendre dans le
Dan Tian, qui devient tonique.
4- Le Qi chute, le ventre est " plein "
" Qi shen Dan Tian " favorise la contraction des
abdominaux et des fessiers, reliant ainsi le haut et le bas du corps.
Ceci constitue un ensemble compact et bien synchronisé. Cette
attitude concentre l'énergie en 1 point.
5- La règle des 5 " couples " et des 3 "
impulsions "
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Pour
que l'énergie sorte de manière percutante, le pratiquant
doit réaliser :
- 5 couples, c'est à dire il faut coordonner ensemble : mains /
yeux, yeux /cœur, épaules / taille, corps / pas, jambes / bras
- 3 impulsions, au niveau des mains, des pieds, du corps.
Le
corps suit le pas, le poing suit la taille pour accroître
l'énergie. L'attaquant ramasse d'abord le " Jing " dans le
ventre pour l'expulser ensuite dans le poing.
Quand la main se déplace, agile et rapide, le pas doit
être déjà enraciné, ce qui nécessite
une bonne coordination entre membres supérieurs et
inférieurs.
Quand la main arrive, les yeux arrivent, puis le corps.
Le pas, le " Qi ", l'esprit et le " Gong " sont coordonnés.
6- La force de frappe provient de la taille
Le
poing part du thorax, décrivant un mouvement court. La puissance
provient de la racine (pied, jambe) et passe par la taille qui est le
centre, le nœud par lequel passent toutes les forces. Tous les
mouvements de la taille amplifient les poussées de force, mais
se réalisent dans la souplesse. C'est pourquoi la taille peut
être comparée à un poisson dans l'eau, à un
serpent qui ondule sur le chemin. Si elle est raide, elle freine
l'expulsion de force (Jing Li).
Dans le style Nan Quan, il existe plusieurs types de force : Jing court
( longueur d'un pouce), Jing long, Jing cinglant, Jing continu, Jing
explosif. Elles proviennent toutes des racines et sont
maîtrisées par la taille. Le Jing s'exprime au niveau des
mains
7- Les cris dans la pratique du Nan Quan
Très
importants dans ce style, on en dénombre 6 : " Xi ", " He ", "
Hua ", " Na ", " Yi ", " Yii ".
Certains imitent le cri des animaux, tel que le serpent.
Selon le mouvement, ils favorisent l'explosion de la force, canalisent
l'énergie. Ils renforcent aussi l'expression martiale,
guerrière.
Cependant, ils sont employés selon des règles bien
précises. Ainsi dans la technique : " un doigt-fleur d'abricot
", le son Yii accentue la poussée en avant de l'énergie
et dans " la Main du tigre ", le son Hua s'associe avec la griffe.
8- Le corps inflexible, le Jing viril
Le
Nan Quan façonne le corps du pratiquant : ses muscles sont
gonflés par la transmission du Jing. Il acquiert un aspect
robuste et vigoureux.
Les
techniques de mains ou " Chuan So " constituent la base des pratiques
du Wushu.
Dans
les compétitions à mains nues, où il est important
de montrer ses capacités physiques et esthétiques, le
Chan Quan est très pratiqué par les sportifs, car il est
reconnu comme une discipline très complète. Ainsi, en
Chine, toutes les écoles des Provinces sélectionnent
leurs élèves à partir de leurs capacités
prouvées dans ce domaine, même s'ils pratiquent ensuite un
autre style. En effet, l'expérience a montré qu'ils
constitueront des sportifs de bon niveau.
Pour
les enfants ou les débutants, il est conseillé
d'apprendre en premier lieu les bases du Chan Quan, afin de
développer leurs capacités physiques. Ils seront ensuite
à l'aise dans n'importe quelle autre pratique.
L'apprentissage du Nan Quan se réalise donc en
général dans un deuxième temps, pour obtenir un
athlète plus complet. En effet, si l'enfant s'oriente au
préalable dans ce style, il ne pourra jamais se défaire
des habitudes prises et donc jamais changer, même si son
développement physique ultérieur lui donne des
capacités meilleures en style du Nord. |
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Le
Chan Quan et le Nan Quan évoluent encore actuellement, du fait
que le Kung Fu prend une envergure internationale. Ces pratiques
s'enrichissent au fil des années et se spécifient en tant
que techniques martiales, tout en restant dans la tradition. Les
règles se modifient pour répondre à ce besoin. Les
techniques sont exigeantes, difficiles à maîtriser,
demandent une très bonne résistance cardiaque et
respiratoire (par exemple, un tao de Chan Quan comprend environ 60
mouvements, réalisés en 1mn20s), une grande
agilité, de la force, une exécution très rapide.
Pour
former de bons compétiteurs, il faut appliquer une
pédagogie minutieuse et sérieuse, afin que
l'élève ait le goût d'aller toujours plus loin avec
application, concentration, régularité.
Ainsi qu' " une goutte d'eau traverse la pierre ", ainsi qu' " en
frottant une lame de fer, le tranchant apparaît petit à
petit ", ainsi la patience et l'effort permettent d'obtenir une
qualité de pratique aussi parfaite que " la flamme bleue ".
Maître SUN Gen Fa
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